En 1975, Pif Gadget est à l’apogée de son succès. Or les éditions Vaillant n’ont rien à offrir aux 14 ans et plus, lectorat qu’ils perdent alors au profit de la presse de bandes dessinées pour adultes émergente.
Ils vont alors travailler sur un magazine de BD adulte. Ce n’est pas difficile car quasiment tous les auteurs de BD adultes de l’époque sont passés par Pif, et son succès phénoménal leur permet d’expérimenter sans aucune contrainte financière ni éditoriale. C’est comme cela que sort en 1976 le magazine BAZAR
Des BD avec de grands noms, comme cette satire de BD de vampire par Gotlib au scénario et Alexis au dessin.
Forest, qui avait dessiné dans Pif 4/5 ans au paravant Mystérieuse, matin, midi et soir, reprend Babarella.
Et une BD « adulte » (c’est à dire avec nu 🙂 ) de Pichard qui excellait, entre autre, dans Charlie Mensuel avec Paulette, toute aussi dénudée et aux formes généreuses.
Et enfin Mordillo et bien d’autres articles rédactionnels qui valent leur pesant d’or.
Bref que du beau monde, un journal promis à un bel avenir, très certainement. Et pourtant, pourtant, il n’y eu qu’un seul numéro qui servit de « numéro zéro » tiré à 150 exemplaires pour ses collaborateurs, mort-né mais artistiquement brillant.
Entre les débuts de la réflexion de la création du journal et ce numéro, un an s’est écoulé, la conjoncture économique a totalement changé la crise pétrolière qui bat son plein. À la même époque Greg crée (dans un genre différent et moins « adulte » au sens qu’on donnait à cette époque) son magazine Achille Talon Magazine, qui lui aussi sera impacté par la crise économique : format plus petit imposé, mauvais papier et pour finir ne tiendra que 6 numéros !