C’est le récit quotidien banal d’un vieux à la campagne dans une petite ferme qui s’en va à veau l’eau (même si ce sont plutôt des vaches et des chèvres).
Il a l’impression d’être celui qui s’est sacrifié dans sa famille. Les frères sont partis (à la ville, on suppose) et lui est resté pour assurer les vieux jours des parents et finalement pour tenir, coûte que coûte, cette vieille ferme.
Mais heureusement il y a la bouchère qui passe avec son camion et qui ressemble tant à sa mère. C’est un souvenir qui vous nourrit son homme autant que cela vous le détruit.
Et puis il se dit qu’il ne va pas finir sa vie ici, il prendra le bateau pour partir au loin ! Mettre de la couleur dans sa vie.
Il y a tous les autres, qui ne comprennent rien et se foutent de lui. Mais il s’en fiche, car lui il connaît ses rêves, bien loin de leur quotidien merdique à eux tous !
Et puis il y a la femme du boulanger, un voyage à elle toute seule. Elle le comprend sans jamais rien dire autre « voui, voui ». Sait-elle dire autre chose en français. Peu importe, elle est LE voyage.
Mais les saisons passent et arrive l’hiver, celui d’Abel.
Alors il est temps pour lui de partir, de prendre le bateau, comme il en a toujours rêvé…
Un très beau récit aux dessins superbes.
Frederic.Baylot.org (Les B.D. de Frédéric) 