Hibakusha (被爆者, « Personne affectée par la bombe ») est un emprunt linguistique d’origine japonaise qui désigne généralement les victimes des bombardements atomiques d’Hiroshima et Nagasaki les 6 et 9 août 1945 sous les ordres de Harry S. Truman.
S’il a pu être utilisé en japonais pour toute victime de bombe sa vulgarisation au niveau mondial a conduit à une définition concernant les victimes des bombes nucléaires larguées au Japon par l’armée américaine les 6 et 9 août 1945. Les victimes des bombes nucléaires à Hiroshima et Nagasaki ayant été les premières victimes de telles armes, le terme en japonais a été repris pour les désigner spécifiquement mais définit aussi d’autres victimes de bombes nucléaires, telles que celles des essais nucléaires de Bikini, d’Algérie, du Tibet, au Kazakhstan et dans le Xinjiang et celles d’armes à uranium appauvri, dont celle probable de Fallujah en 2004.
Les mouvements et associations anti-nucléaires, notamment les associations d’hibakushas, ont élargi le terme pour désigner toute victime directe de désastre nucléaire, et notamment celles de la centrale nucléaire de Fukushima.
Les « ombres » d’Hiroshima
Le Monde diplomatique d’août 2005 publie quelques extraits d’un texte du journaliste américain John Hersey paru le 31 août 1946 dans le New Yorker. Hersey fut l’un des premiers à se rendre sur place, et il décrit le phénomène des ombres d’Hiroshima : « Les premiers scientifiques japonais arrivés quelques semaines après l’explosion notèrent que l’éclair de la bombe avait décoloré le béton. À certains endroits, la bombe avait laissé des marques correspondant aux ombres des objets que son éclair avait illuminés. Par exemple, les experts avaient trouvé une ombre permanente projetée sur le toit de l’édifice de la chambre de commerce par la tour du même bâtiment. On découvrit aussi des silhouettes humaines sur des murs, comme des négatifs de photos. »
Ce phénomène est dû aux changements de composition chimique des matériaux exposés et « grillés » par le rayonnement intense de la boule de feu nucléaire, rayonnement qui a pu être intercepté par des obstacles variés. Dans le Guichet du savoir de la bibliothèque municipale de Lyon, est indiqué qu’il s’agit d’un phénomène semblable à ce qui se produit si l’on projette de la couleur sur une main posée sur une feuille de papier, soit la technique du pochoir : la chaleur (plusieurs milliers de degré Celsius) dégagée par la bombe « a été absorbée par les corps, de sorte que le sol sous ces corps a reçu moins de chaleur et a été protégé par eux. »
Hibakusha de Thilde Barboni et Olivier Cinna, Aire Libre, 5 mai 2017
Ludwig Mueller est un traducteur-interprète allemand aux ordres du parti hitlérien. Alors que la Seconde Guerre mondiale entame un virage inquiétant, ce mari désabusé et père peu préoccupé par sa famille est envoyé à Hiroshima afin de travailler sur des documents confidentiels, au contenu crypté. Là-bas, il lui est cependant impossible d’échapper à ses tourments qui se gravent dans sa chair et lui causent d’intenses douleurs. C’est alors que sa rencontre avec une belle Japonaise va bouleverser toutes ses convictions, jusqu’au plus profond de son âme…
L’année 1945 a sans doute été la plus sombre de l’histoire du Japon. En situant son intrigue à cette période charnière Thilde Barboni rend un vibrant hommage à une nation souvent meurtrie, dont l’aura solennelle rayonne encore et toujours à travers les imaginaires. Une oeuvre sublimée par le trait d’Olivier Cinna, qui offre à ce récit entre fiction et réalité historique la force subtile et la pure délicatesse d’un magnifique haïku.
C’est une histoire de transmission, dont un médaillon est le symbole, c’est une histoire d’amour qui traverse le temps….
LES DESSINS SONT EXTRAITS DE LA BD HIBAKUSHA DE THILDE BARBONI ET OLIVIER CINNA CHEZ AIRE LIBRE, À COMMANDER CHEZ VOTRE LIBRAIRE ICI
LES TEXTES SONT DES EXTRAITS D’ARTICLE PARUS SUR LE SITE DE DUPUIS, WIKIPEDIA ET WIKIPEDIA