🗯 Le sixième dalaï-lama 🗯

Tsangyang Gyatso est un personnage intéressant. Successeur du grand dalaï-lama (le 5ème) qui a vraiment bâti le Tibet autour de son rôle, il en est presque « l’antidote ».

Maître tantrique pour les uns, libertin pour les autres, cette figure iconoclaste de la mystique tibétaine nous offre une méditation sur l’énergie même de l’amour qu’il soit sensuel ou spirituel.1

 

La BD, dans sa version romanesque, ne nous le montre pas libertin mais simplement amoureux. Mais les deux sont-ils incompatibles ? 😉

 

Cette BD raconte donc sa vie, d’une manière romancée (car finalement on n’en connaît pas tout) mais surtout c’est un petit bijou esthétique. L’éditeur a d’ailleurs soigné la présentation, sous une très belle couverture (dessin et matière), trois tomes très agréables à lire et relire.

 

Tsangyang Gyatso (tibétain : ཚངས་དབྱངས་རྒྱ་མཚོ) (né le 1er mars 1683 et décédé le 15 novembre 1706) est le 6e dalaï-lama. Il est le seul dalaï-lama à avoir refusé une vie de moine ordonné. Il reste connu dans l’histoire tibétaine pour ses chants et sa poésie.3

 

Tsangyang Gyatso est né en 1682 à Urgelling près de Mon Tawang, dans l’actuel Arunachal Pradesh en Inde, au sud du Tibet.3

 

Sangyé Gyatso, le régent du Tibet ne divulgua pas la mort de Lobsang Gyatso, 5e dalaï-lama, pour pouvoir terminer la construction du palais du Potala, selon les souhaits du précédent dalaï-lama. Quand des visiteurs demandaient une audience, comme des princes mongols, Depa Deyrab, un vieux moine du monastère de Namgyal ressemblant au dalaï-lama, figurait à sa place. Quand Sangyé Gyatso entendit parler d’un garçon de Mon Tawang aux qualités remarquables, il envoya en 1685 2 moines à la recherche de la réincarnation. Le lieu de naissance étant situé près de la frontière du Bhoutan dont les relations avec le Tibet étaient instables, les 2 lamas demandèrent à la famille de placer l’enfant en lieu sûr à Sha Woog. Sur leur route, les voyageurs furent invités à s’arrêter au dzong de Tsona. Informé de leur position, Sangyé Gyatso consulta l’oracle de Néchung qui répondit que l’heure d’officialiser la mort du 5e dalaï-lama et sa renaissance n’était pas venue. Le séjour de l’enfant et sa famille au dzong de Tsona se transforma en une installation dans le centre cultuel lié à l’édifice qui dura 12 ans. Plusieurs tuteurs furent envoyés par Sangyé Gyatso qui veillait à son éducation.3

 

L’enfant fut ensuite amené à Nankartsé, près de Lhassa. Sangyé Gyatso envoya alors le ministre Shabdrung Ngawang Shonu, à la cour mandchoue informer l’empereur Kangxi dans le même temps de la mort du 5e et de la découverte du 6e dalaï-lama. Sangyé Gyatso l’annonça également aux habitants du Tibet. Sangyé Gyatso invita à Nankartsé Lobsang Yeshe, 5e panchen-lama afin qu’il confère les vœux de moine novice au jeune dalaï-lama. Il lui donna alors le nom bouddhique de Tsangyang Gyatso.3

 

À l’âge de 14 ans, en 1697, il fut intronisé en tant que 6e dalaï-lama en présence des représentants du gouvernement tibétain, des trois monastères majeurs – Séra, Ganden et Drépung – des princes mongols, des représentants de l’empereur Kangxi et des habitants de Lhassa.3

 

L’Empereur Kangxi avait un doute sur son authenticité. Il ne décida cependant pas mettre à l’épreuve l’entière institution du dalaï-lama, mais l’utilise à son avantage, en les incorporant à son propre service.3

 

En 1701 survint un conflit entre Sangyé Gyatso et Lhazang Khan. Selon l’historien René Grousset, ce dernier reprend le Tibet et tue le régent du Tibet peu favorable à la Chine vers 1705. Il détrône alors le dalaï-lama choisi par Sangyé Gyatso et en accord avec l’empereur Kangxi, choisissent un nouveau dalaï-lama muni de l’investiture chinoise en 1710, c’est-à-dire Yeshe Gyatso.3

 

Il a laissé le souvenir d’un dalaï-lama usurpateur. En dépit de ses qualités morales, il n’a pas été reconnu par l’ensemble des Mongols et Tibétains et n’a pas été compté dans la liste officielle des dalaï-lamas.2

 

Le meurtre du régent affligea le dalaï-lama âgé de 19 ans, il décida alors de renoncer à ses études monastiques et à ses vœux, une requête qu’il présenta au panchen-lama à Shigatse.3

 

Bien qu’habitant toujours le Potala, il sortait à Lhassa et dans les villages alentour, passant la journée avec ses amis dans le parc situé derrière le Potala et la nuit dans des tavernes à Lhassa ou au village de Shöl, en contrebas du Potala, buvant de la bière et chantant des chansons. Il est notamment connu pour ses poésies et ses écrits.3

 

En 1706, sous la pression de Lhazang Khan, il dut se rendre en Chine, et, selon une version de son histoire, il serait mort en voyage la même année.3

 

« Aux rives du lac enchanté l’oie seule aimerait s’attarder. Mais quand l’eau se glace en cristal, elle s’envole sans regret ! »

« Oiseau blanc (grue blanche) prête-moi tes ailes, Je n’irai pas loin. Ayant fait le tour de Litang Je reviendrai bientôt ».3

 

Des hautes montagnes de l’est

La lune neuve s’est levée

De cette femme pas encore femme

Le visage me hante .4

_

Paon, né en Inde Orientale

Perroquet, né au fin fond du Kongpo

Tous, vous êtes venus vous retrouver

Sur la terre sacrée de Lhassa.

Comme une abeille dans des rets

Était l’esprit de ce jeune homme du Kongpo

Trois jours il habita chez moi

Aujourd’hui il veut porter la robe.

La foule est dense à Lhassa

Au sud, elle est charmante

L’aimée de mon cœur

Vit dans la vallée de Chounggyal

Quand j’ai hissé le drapeau de bon augure

Mon action était vertueuse

J’ai été invité

Par une princesse de noble famille ! .4

 

 

O puissante rose trémière

Si tu es une offrande au temple

Emporte-moi jusqu’à l’autel

Moi, la jeune abeille turquoise !

Le visage merveilleux

De cette fille de dignitaire

Est un fruit que l’on regarde mûrir

Sur la branche haute du pêcher !

Puisque tu m’as ravi l’esprit

Oh ! reste dans ma vie,

Je découvrirai le joyau

Caché au fond de l’océan !

Cette fille dont le corps sentait bon

Aimée le long du chemin

C’est une turquoise blanche

Que l’on abandonne après l’avoir trouvée.

Son sourire brillait

Pour la foule de la taverne

Mais du coin des yeux

Elle ne parlait d’amour que pour moi.4

Les chants de Tsangyang Gyatso, VIe dalaï-lama (1683-1706), tiennent à la fois du poème d’amour et de l’exercice spirituel. Ils expriment les mystères, les luttes et les joies d’une existence vouée tout entière à la sagesse de l’égarement.

Haïkaï du désir et de ses mille paradoxes, ces poèmes, à la saveur fraîche et spontanée, constituent l’un des joyaux de la littérature courtoise universelle.5

 


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