La croissance du tourisme de masse s’accompagne d’une production toujours plus importante de dĂ©chets. Pour y remĂ©dier, des pratiques touristiques plus vertueuses Ă©mergent, inspirĂ©es du mouvement « ZĂ©ro dĂ©chet ».
[…] . En 2017, ils Ă©taient 1,3 milliards dans le monde Ă voyager Ă lâĂ©tranger (soit 17% de la population mondiale). Des flux importants qui entraĂźnent une production massive de dĂ©chets Ă lâĂ©chelle mondiale : 35 millions de tonnes par an selon le Programme des Nations Unies pour l’environnement.
En plus de leur impact environnemental, les dĂ©chets qui sâentassent sur les plages et les sites touristiques dĂ©gradent la beautĂ© de ceux-ci, ainsi que la qualitĂ© de vie des locaux.
Les mers, premiĂšres poubelles du tourisme mondial
Les vacances Ă la plage sont de loin le premier choix des touristes : 80% dâentre eux se concentrent dans les rĂ©gions cĂŽtiĂšres selon Plastic Pollution⊠y laissant de grandes quantitĂ©s de dĂ©chets.
La mer MĂ©diterranĂ©e en est un exemple frappant : alors quâelle ne concentre que 1% des eaux marines Ă lâĂ©chelle mondiale, elle contient 7% des microplastiques (fragments de moins de 5 mm) dont les taux de concentration sont prĂšs de quatre fois supĂ©rieurs que dans le 7Ăšme continent de plastique, rĂ©vĂšle un rĂ©cent rapport du WWF. Or 52% des dĂ©tritus en MĂ©diterranĂ©e â composĂ©s Ă 95% de plastique â seraient liĂ©s au tourisme. Et avec plus de 200 000 touristes par an, le niveau de pollution marine y augmente de 40% chaque Ă©tĂ©.
Les couverts jetables, pailles, cotons-tiges et autres vestiges plastiques qui flottent dans la MĂ©diterranĂ©e nuisent directement Ă la faune, dâautant quâils mettent beaucoup de temps Ă se dĂ©grader (entre 100 et 1000 ans pour une bouteille en plastique par exemple). Toujours selon le WWF, 134 espĂšces marines seraient victimes dâingestion de plastique, dont les poissons, dauphins, tortues et oiseaux. Les micro-plastiques sont encore plus dangereux : ils contaminent aussi bien lâeau que les poissons (y compris ceux qui terminent dans notre assiette).
La mauvaise gestion des dĂ©chets plastiques dans le bassin mĂ©diterranĂ©en nâest pas pour arranger les choses : « sur les 27 millions de tonnes de dĂ©chets plastiques produits chaque annĂ©e en Europe, seul un tiers est recyclĂ© », dĂ©plore lâONG vouĂ©e Ă la protection de lâenvironnement.
Le tourisme « ZĂ©ro dĂ©chet », câest possible?
Alors que faire pour limiter les dĂ©gĂąts en voyage ? « Quand on part en vacances, il faut adopter les mĂȘmes gestes que chez soi : partir en vacances nâest pas un prĂ©texte pour produire plus de dĂ©chets quâen temps normal », souligne Laura Chatel chez Zero Waste France. Donc bannir le plus possible de sa valise les objets jetables : embarquer une gourde pour Ă©viter dâacheter des bouteilles en plastique, des lingettes lavables et rĂ©utilisables, un sac en tissu pour les courses…
« Le tourisme est un domaine oĂč il est assez facile de rĂ©duire la quantitĂ© de dĂ©chets », ajoute-t-elle. Dans les hĂŽtels par exemple, les gĂ©rants devraient remplacer les monodoses de confiture par des pots, pour limiter le gaspillage alimentaire et la production de dĂ©chets inutiles. Ă prendre comme modĂšle : les hĂŽtels « Zero Waste » qui se dĂ©veloppent dans certains pays europĂ©ens. Le premier hĂ©bergement touristique de ce type en Italie, le Conca Park Ă Sorrento, revendique un taux de recyclage de ses dĂ©chets de 95%, et dĂ©clare avoir entiĂšrement remplacĂ© le plastique par le vrac.
Des initiatives qui commencent tout juste Ă Ă©merger en France aussi. En mai 2017, un jeune couple a ouvert un gĂźte « ZĂ©ro DĂ©chet » en Charente-Maritime. Au « Bocal », les clients pourront mĂȘme y suivre des ateliers dentifrice, shampooing, dĂ©odorant et autres, pour apprendre Ă limiter ou rĂ©utiliser ses dĂ©chets.
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