« Sandokan »⊠Un petit trésor pour les fans de Hugo Pratt.
Fin des annĂ©es 1960, le dessinateur -encore peu connu Ă lâĂ©poque- se lançait, avec Mino Milani, dans une adaptation du roman «Les Tigres de Mompracem» du cĂ©lĂšbre Ă©crivain italien Emilio Salgari, spĂ©cialiste du roman dâaventure Ă la maniĂšre de Jules Verne ou Stevenson. Les Ă©preuves dâun premier tome et les premiĂšres planches du second en poche, Pratt ne donna finalement pas de suite aux aventures de celui que lâon surnommait le Tigre de Malaisie. Le projet fut laissĂ© de cĂŽtĂ© et carrĂ©ment rangĂ© -et oubliĂ© !- dans les cartons. Car, entre-temps, celui qui allait devenir un maĂźtre de la BD commençait Ă percer avec son cĂ©lĂšbre hĂ©ros Corto Maltese.1
Il sâagit dâune Ćuvre incomplĂšte que Pratt nâa jamais pu terminer
Ce travail inachevĂ© resta quelques annĂ©es comme un petit caillou dans la chaussure du grand maĂźtre. Et puis aprĂšs sa mort, son Ă©diteur a retrouvĂ© les copies originales des planches. Et les voilĂ mises en scĂšne. Sandokan illustre un roman trĂšs connu en Italie, qui contient mine de rien les bases de Corto Maltese. Du mois nâest-on pas dĂ©paysĂ©, surtout que le dessin de Pratt Ă©tait dĂ©jĂ grandiose. aucune couleur, et pourtant on se sent plongĂ© dans les mers dâAsie du sud-est, dans les jungle Ă©paisses. La vie est lĂ , câest toute la force de cet auteur.2
Mer de Malaisie, 1849, à quelques miles des cÎtes occidentales de Bornéo.
Sur son Ăźle sauvage de Mompracem assaillie par la tempĂȘte, un inquiĂ©tant personnage veille : le pirate redoutĂ© que les Anglais rĂȘvent de capturer et que lâon surnomme le Tigre de Malaisie, Sandokan.3
Ses navires légers équipés de canons assaillent les navires croisant dans les eaux bordant les cÎtes de Malaisie.
Mais lâhomme est ambitieux, trop sĂ»r de lui, cela pourrait bien le perdre. A trop chatouiller le vieux lion anglais, il pourrait bien se rĂ©veiller.4
BientĂŽt arrive celui quâil attend, Yanez, un Portugais, venu lui parler dâune splendide jeune femme aux cheveux dâor installĂ©e Ă Labuan, dont la rĂ©putation de grande beautĂ© sâest rĂ©pandue dans toute la rĂ©gion.
GalvanisĂ© par le rĂ©cit de son ami, Sandokan dĂ©cide de prendre la mer. Destination Labuan, Ă la fois pour contempler de ses yeux cette femme mystĂ©rieuse et pour se venger des Blancs qui ont assassinĂ© sa familleâŠ5
Lâhistoire est elle plutĂŽt agrĂ©able, on comprend quâelle puisse ĂȘtre considĂ©rĂ©e comme un classique en Italie.
Le personnage de Sandokan est charismatique, plein de potentiel dans ce que lâon peut lire avec cet album. Mi-sauvage mi romantique, une sorte de Capitaine NĂ©mo avec des sentiments positifs. Les personnages secondaires sont au diapason et il y a quelques pointes dâhumour noir bienvenues. En somme il y avait tout, et lâĆuvre originelle mĂ©rite sans doute le dĂ©tour.6
Sandokan ; le tigre de Malaisie. Hugo Pratt, Milani Mino. Casterman 24 AoĂ»t 2009.Â
1Â Â https://clairdeplume.wordpress.com/2009/09/17/un-inedit-dhugo-pratt/
2Â Â https://chroniquesdelinvisible.wordpress.com/2013/01/15/sandokan-le-tigre-de-malaisie-semaine-casterman/
3Â Â https://www.casterman.com/Bande-dessinee/Catalogue/hugo-pratt-hors-serie/sandokan
4Â Â op. cit. chroniquesdelinvisible
5Â Â op. cit. casterman
6Â Â op. cit. chroniquesdelinvisible