Dans toute activité, dont celle professionnelle (si, si), il faut pouvoir plonger entièrement dedans pour en retirer du plaisir et du bonheur, c’est ce qu’on appelle le « flux » (flow).
Mihaly Csikszentmihalyi a identifié les caractéristiques accompagnant et décrivant l’expérience du flux. Ce sont les suivantes :
- Objectifs clairs : les attentes et les règles régissant l’activité sont perçues correctement et les objectifs fixés sont atteignables avec les compétences de l’acteur
- Équilibre entre la difficulté de l’activité et les compétences de l’acteur (l’activité n’est ni trop facile ni trop difficile, elle constitue un défi motivant)
- L’activité est en soi source de satisfaction (elle n’est donc pas perçue comme une corvée)
- Haut degré de concentration sur un champ limité de conscience (hyperfocus)
- Une perte du sentiment de conscience de soi, disparition de la distance entre le sujet et l’objet
- Distorsion de la perception du temps
- Rétroaction directe et immédiate. Les réussites et difficultés au cours du processus sont immédiatement repérés et le comportement ajusté en fonction.
- Sensation de contrôle de soi et de l’environnement
La réunion de tous ces phénomènes n’est pas nécessaire pour conduire au flow. Les 3 premiers décrivent des caractéristiques de l’activité propices au flow, les 5 derniers décrivent plutôt l’état de conscience modifié qu’implique le flow.
Ellis montre que l’équilibre entre les compétences personnelles et le défi à relever est sans doute une condition moins importante pour atteindre le Flow que ne le sont d’autres éléments (e.g., clarté des buts, feedback clairs).
Heutte & Fenouillet (2010) retiennent qu’il y aurait 4 dimensions du Flow :
- Sentiment de maîtrise/contrôle de l’activité – absorption cognitive – On sait que l’activité est faisable, que les compétences sont en adéquation, il n’y a ni anxiété ni ennui
- Perception altérée du temps – Hors de temps – Concentration totale sur le présent, on ne voit pas le temps passer
- Absence de préoccupation à propos du soi – dilatation de l’ego – Perte de la conscience de soi – Sentiment de sérénité – pas de préoccupations à propos de soi-même, impression de sortir au-delà des limites de l’ego – après coup, sentiment d’avoir transcendé l’ego à tel point qu’on ne croyait pas cela possible
- Sentiment de bien-être – activité autotélique – Motivation intrinsèque – ce qui produit le « Flow » devient une récompense en soi – Sentiment d’extase – impression d’être en dehors de la réalité quotidienne
Les données récemment acquises sur les réseaux attentionnels renseignent sur l’activité d’un cerveau en état de flow, notamment celles s’intéressant à la notion surprenante d’attention « sans effort ».
Les personnes ayant repris le concept de flow à la suite de Csikszentmihalyi ont plus mis l’accent sur l’utilité du concept de flow pour le développement de la personne elle-même, par exemple par la spiritualité, l’amélioration des performances, et le développement personnel en général.
(source de cet article : Wikipedia)