Quand la vie d’une ado de 16 ans semble lui échapper, elle se sent conne, nulle, bref invisible. Un des moyens de reprendre le contrôle de sa vie, est de contrôler ce qu’elle mange et le poids qu’elle fait. On appelle cela l’anorexie. Des relations difficiles avec les parents, avec les mecs (qui ont leurs propres problèmes), avec les copines qui l’a traitent d’ « ana ». Mais elle sent que cette « reprise de contrôle » sur sa vie est aussi, paradoxalement, une perte de contrôle, surtout quand elle se rend compte qu’elle perd ses cheveux. Cela sera aussi le signal d’alarme pour la mère.
Une BD didactique mais très agréable à lire. Présentée sous la forme de l’interview d’un médecin spécialisé qui parle d’une situation concrète. Il y a une superposition entre l’histoire de la journaliste et la situation évoqué par le médecin. Le livre se termine par ses mots de la journaliste : « Le cri du corps. Il y a ans je n’étais plus qu’un petit tas d’os reliés par un lambeau de chair… Il m’aura fallu du temps, mais j’ai appris à voir qu’il existe une foule de petites choses…qui font que la vie vaut la peine d’être vécue. ».
Le dessin est moderne et nerveux, mais d’une lecture pas toujours aisée d’autant plus que le lettrage laisse à désirer au niveau de la clarté.
Le scénario bâti sur la rencontre réelle avec médecin spécialisé, permet de mettre cette BD entre toutes les mains : celles de parents en difficulté, d’ados en souffrance, ou simplement de curieux pour connaître ce qu’est cette maladie. Mais c’est aussi un livre qu’on peut lire comme un roman.
(La Fille Invisible Dessinatrice : Julie Rocheleau Scénariste : Emilie Villeneuve Editeur : GLÉNAT )
Collection : GLÉNAT QUÉBEC