(dessin de Tsai Chih Chung)
Dans le zen, Mushotoku veut dire « Sans esprit de profit », c’est à dire qu’on pratique (zazen) sans rien chercher à en obtenir. Notre pratique s’appuie sur la sagesse que nous fait découvrir le Dharma ( voir ici et ici ), chercher à obtenir un but précis c’est limiter cette sagesse à notre connaissance limitée et actuelle. Nous nous fermons les portes des possibles, de notre omnipotence.
Mais nous pouvons avoir des désirs de réalisation, d’avoir une vie éveillée. Si le zen nous dit d’abandonner tout cela, en même temps il nous dit qu’il n’y a rien à obtenir, tout est déjà là. Nous sommes déjà des éveillés qui ne le savons pas parce que nous nous fermons à cette possibilité. Car, comme le disait Mandela : «Notre peur la plus profonde n’est pas que nous ne soyons pas à la hauteur. Notre peur la plus profonde est que nous sommes puissants au-delà de toute limite.». Alors si nous voulons avoir cette vie éveillée, nous devons penser, ressentir et agir de la manière que nous le ferions si nous étions capable de prendre conscience de la présence de cette vie éveillée. Il ne s’agit pas de devenir quelqu’un d’autre, mais de redevenir soi-même. Pour que tout change, il faut changer (voir ce dessin de Zem ). Si nous pouvons prédire ce qui va changer, rien ne changera car ce que nous prédirons sera du connu alors que la vie peut nous réserver bien plus de surprises. Sachez ce qui est essentiel dans votre vie et ne vous préoccupez pas du « comment y arriver », mettez-le, « simplement », déjà en application, et remerciez que cela soit possible. Quand nous sommes dans cet état de « grâce » (remerciement en latin), quand nous ressentons cette émotion de gratitude, notre corps (qui ne fait pas la différence entre ce qui est et ce que l’on sent ) a la sensation que cet état existe déjà et cela favorise son apparition (loi de Hebb ).
Notre pratique de la méditation nous fait devenir ce que nous sommes, des Bouddhas, sinon à quoi bon ?;)