( Où la neige ne fond jamais – scénario : Sanchez, Sylvain & Ferra, Olivier – Dessin : Ferra, Olivier – Couleurs : Ferra, Olivier – Editeur : Lions des Neiges/Mont-Blanc)
Connaissance/vue juste
Appelé en général « vue juste », nous l’appellerons principalement ici « la connaissance juste ». Elle commence par être déjà la compréhension profonde des 4 nobles vérités.
Pourquoi l’appelle-t-on « vue juste » ? Il s’agit de voir la réalité telle qu’elle est, voir le monde avec réalisme, voir ce qui se passe dans l’ici et maintenant, à tout instant. Si on regarde le monde avec un regard de sagesse, on ne voit pas en fonction de nos pré-notions mais on ne voit que ce qui est là. Cela peut être perturbant, mais on se libère de l’illusion (avidya) en abandonnant ses fantasmes pour voir les choses telles qu’elles sont réellement.
Ces fantasmes ce sont les histoires mythiques qu’on se raconte d’habitude sur notre vie, n’entendant du bruit du monde, que ce que l’on a envie d’entendre.
Ce fantasme c’est d’imaginer, par exemple, que notre sort serait différent si le contexte dans lequel on vit, les personnes avec lesquelles on échange, notre histoire etc, étaient différents. Dans un couple, le plus souvent, pour que celui-ci fonctionne mieux, de notre point de vue, il nous paraît toujours nécessaire que ce soit l’autre, le conjoint, qui change (ou changer de conjoint aussi).
Existence conditionnée – samsara
Notre existence est conditionnée par nos représentations personnelles, nos apprentissages psychologiques, notre comportement inconscient et tout cela aboutit au « samsara », une vie faite d’habitudes, de reproductions, de « métro, boulot, dodo » qui nous fait tourner en rond et a contrario souffrir dès que cela ne « tourne plus rond ». Car nos conditionnements nous poussent à rechercher la réalisation et la satisfaction là où ils ne peuvent se trouver d’une manière durable.
karma
On a vu qu ele mot karma signifie acte. C’est la somme de tous nos actes passés qui crée ce conditionnement, et qui continue à le créer sans cesse, parfois dans des tensions psychologiques difficiles à vivre. Ces expériences trouvent leur place aussi bien dans notre mémoire (consciente ou inconsciente) que dans notre corps. Ce sont ces «cristallisations» qui bloquent l’énergie de vie en nous et amènent la souffrance quotidienne. S’éveiller c’est mettre un terme au samsara.
Responsabilité
Nous ne sommes donc pas les victimes d’un destin extérieur à nous, mais nous sommes les co-créateurs de notre destinée. Ce qui veut dire qu’on peut à chaque instant agir pour rompre le cercle infernal (samsarique) de notre vie et développer notre créativité pour voir et agir dans le monde autrement que suivant nos normes personnelles ou les prescriptions sociétales dominantes.
Sagesse et compassion
Nous verrons que cette créativité passe par une motivation altruiste et détachée, un développement de la sagesse et de la compassion.