Un album qui ne laisse pas indifférent. C’est l’histoire de Joseph Joanovici, un ferrailleur français d’origine juive roumaine, fournisseur de métal pour les autorités allemandes pendant l’Occupation, mais aussi pourvoyeur de la Résistance, et possible agent du Komintern soviétique. Ses activités le rendront milliardaire, mais en 1949 il sera condamné pour collaboration à 5 ans de prison. Libéré sous conditions, il tentera vainement de s’installer en Israël avant de retourner derrière les barreaux. Il retrouve sa liberté en mai 1962 en raison de son état de santé et meurt ruiné le 7 février 1965. Un personnage tout en paradoxes. Ainsi lorsqu’éclate la Seconde Guerre mondiale, il comprend qu’étant juif, il aura besoin de « protection » et que les Allemands vont avoir besoin de gens pour leur vendre du métal, le nerf de la guerre. Il fait ainsi fortune pendant les quatre ans de l’Occupation, argent qui lui sert à entretenir de nombreuses hautes relations de tous bords. Il joue aussi très tôt la carte de la Résistance. Dès juillet 1941 son nom apparait dans des dossiers de policiers résistants relevant du réseau Turma-Vengeance. Vers la Libération, Joanovici finance certains réseaux de la Résistance, comme le mouvement « Honneur de la police »Note , ainsi que des groupements communistes. En juin 1944, il fait libérer Françoise Giroud de Fresnes. Il dénonce de plus les membres de la Gestapo française qu’il connaît, permettant l’arrestation de Pierre Bonny et d’Henri Lafont le 31 août 1944 dans une ferme de Seine-et-Marne. Apprenant qui l’a dénoncé, Lafont aurait eu ce mot : « Pour une fois que Joano donne quelque chose ! »
À cause de son passé de collaborateur des nazis, il sera expulsé d’Israël où il s’est réfugié après avoir fui la France. Il l’un des trois seuls juifs à qui Israël refusa d’appliquer la loi du retour, en vertu de laquelle la citoyenneté israélienne est accordée à tout juif qui s’installe sur son sol) !
Une « histoire historique » passionnante. A posteriori il est facile de juger les gens et les actes, mais dans l’instant est-ce si simple ? Le livre se termine en créant en nous ce genre de questions, qui peuvent nous mettre mal à l’aise, et c’est tant mieux, la vie n’est pas que « noir et blanche ».
source : Wikipedia
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