La compassion qu’on confond peut-être trop souvent avec la pitié, c’est étymologiquement « souffrir avec », s’intéresser à la souffrance de l’autre, être capable écouter profondément. C’est une marche vers notre propre humanité qui passe par l’humanité de l’autre. Il n’y a pas de compassion, il n’y a que des preuves de compassion, ce n’est pas quelque chose de théorique, c’est quelque chose que l’on expérimente en écoutant le monde qui nous entoure.
Par la générosité à l’écoute on peut réellement soulager la souffrance ne serait-ce qu’en voyant que les autres existent sans rester centrer sur soi et cela crée un besoin naturel d’aider les autres. C’est la condition pour un « vivre ensemble » et un bonheur personnel. On prend alors le risque d’être touché, car l’autre fait partie d’un même ensemble où j’appartiens aussi. La compassion développe une disponibilité à l’action, nous rend disponible aux autres. Si on continue dans les rapports de force et de domination actuels, on va vers un monde invivable. La compassion est la vertu principale pour créer un monde pleinement humain? C’est la forme la plus aboutie d’amour, un amour inconditionnel. On peut nourrir notre compassion par des gestes d’amour au quotidien, dans une attention aux autres. Un sourire n’est pas grand chose mais il peut changer beaucoup. La compassion permet de faire l’unité de son être par un élément qui nous dépasse et nous réunit.