Ma bébéthèque a connu deux époques : Ado et jeune adulte je l’ai constitué petit à petit, achetant les album au gré des rentrées d’argent et des sorties de mes séries préférées, voir au gré du hasard des soldes et des bouquineries. Puis la famille s’est agrandie, nous avons déménagé une dizaine de fois, parfois avec les meubles en garde-meubles, les intérêts financiers se sont centrés sur d’autres priorités, la place a manqué, bref je me suis séparé de ces centaines d’album, les donnant pour la plupart.
Seconde époque, les enfants sont partis, nous sommes en appartement, un pan de mur est réservé à notre bibliothèque, je suis régulièrement « coincé » par la maladie, je me remets à lire plus de BD, d’abord venant de la médiathèque et finalement commençant à acheter une ou deux séries qui me plaisent beaucoup pour en fait me reconstituer une nouvelle bédéthèque, celle dont je vous parle. Mais dans celle-ci, il y a quelques rares volumes qui sont des « restes » de ma première période. Yakari (comme Corto Maltese, c’est dire!) en fait partie. C’est mérité, mérité par le succès mondial de ce petit personnage mais aussi par les valeurs qu’il véhicule, valeurs de paix, d’amour, de courage, de sagesse, de compassion, d’amitié, de loyauté, de gentillesse, d’écologie, de poésie… Que dire de plus ? Nous ne sommes pas encore entrés dans le monde de la modernité, où l’humain se croit en dehors et supérieur à la nature.
Yakari est un jeune Sioux qui a la capacité de se faire comprendre des animaux. Petit Tonnerre est un mustang qui l’accompagne tout le temps, on ne peut pas dire « qu’il lui appartienne » car c’est une vraie amitié qui s’est tissée entre eux, et en amitié comme en amour, personne ne peut appartenir à quiconque. Le totem de Yakari est « Grand Aigle » qui l’initie sur le chemin de la vie, pour devenir un homme, en fait un humain.
Les premières BD de Yakari sont paruee dans les années 1970 et 40 ans plus tard, Dérib les dessine toujours, ce qui est déjà remarquable par le succès et une série qui dure aussi longtemps à notre époque du tag-flash-rap-mac-clip, c’est inespéré !
Nous ne sommes ni dans une BD réellement pour enfants, et pourtant c’en est une, mais elle peut être lue avec grands plaisirs par les enfants de « 7 à 77 ans » comme on disait dans le journal Tintin. Ni dans une BD western, et pourtant il y des indiens, des grands espaces. Nous nous sommes dans un monde à part entière, le monde des Amérindiens, le monde de Yakari, un monde ou la réalité et le rêve s’entremêlent comme dans toute culture primitive. C’est en fait une BD initiatique (Yakari traversera les épreuves des quatre éléments) où un enfant apprend à devenir un humain, tout « simplement ».
Yakari a son site pour les plus jeunes : http://www.bandgee.com/yakari car depuis quelques années il a aussi son dessin animé, qui passe à la télé et qui a beaucoup de succès. Je n’en parlerai pas car je le connais assez peu, il n’a pas l’air si mal que cela, mais bon, ce n’est pas la BD 😉 .
Le dessinateur de cette série , Dérib, est passé par le Studio Peyo (les Schtroumfs) mais il a surtout créé la série de Buddy Longway, qui pourrait être le pendant de Yakari, plus pour adultes, et qui se passe dans le monde des occidentaux qui arrivent dans ce qui va être les Etats Unis d’Amérique. Etonnant, mais cette série ne fait pas partie de ma bédéthèque ! Une erreur à corriger un jour ou l’autre 😉 .
Mais en attendant si vous avez des BD à offrir à votre petit-fils, votre nièce, votre petite cousine, ne cherchez plus et investissez dans du Yakari !
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