Je souffre d’une fibromyalgie (et d’une dysphonie spasmodique) et comme je l’ai dit ici, j’ai arrêté quasiment tous les médicaments. Maintenant pour faire cela il faut aussi pouvoir accepter le fait d’être malade.
Je pense que notre philosophie de vie, AVANT d’être malade, peut nous aider à passer ce cap de la reconnaissance. C’est à dire que si nous avons une croyance particulière plutôt négative sur ce qui nous arrive (pas juste, culpabilité etc) nous aurons plus de mal à accepter et donc reconnaître la maladie. Pour ma part la vie coule, et nous récoltons ce que nous semons, mais aussi en fonction de notre potentiel atavique et héréditaire, de notre milieu de vie (pas pareil de vivre dans un bidonville ou dans le XVI° à Paris . Donc pas possible d’en vouloir à quelqu’un d’humain, supra-humain ou symbolique (comme le destin). Je me souviens d’une amie qui m’avait dit au début de ma maladie « Mais tu ne trouves pas cela injuste ? ». Cela m’avait surpris, je ne voyais pas ce que la justice avait à faire là dedans.
Après il faut savoir ce qui est à accepter ? La maladie, c’est un concept. Que doit on accepter dans la maladie ?
Par exemple pour ma part ce que je n’acceptais pas au début c’est que je ne pouvais plus rien faire. Avant (comme beaucoup de personnes atteintes de fibro) j’étais plutôt très actif : famille, profession et social. Du coup avec ma fatigabilité et mes douleurs je ne pouvais plus rien faire, et petit à petit j’en ai fait de moins en moins. Je sortais moins, j’avais moins d’entrain pour le social, la famille. J’ai du arrêter de travailler. Finalement ce que je n’acceptais pas , n’était pas la maladie en soi, mais le MOI social que j’étais devenu et l’image que j’en avais, d’un « moi » qui ne pouvait plus jouer son rôle (celui que je me donnais) social.
Il m’a fallu du temps pour accepter cela (passage par des psy, travail aussi avec la méditation) jusqu’à me rendre compte que c’était aussi une croyance qui était fausse. Car petit à petit j’ai pu reprendre des activités sociales (bénévoles) associatives, culturelles. Non il était faux de dire que je ne peux plus rien faire. Je ne peux plus faire ce que je faisais et de la manière dont je le faisais. Mais je peux toujours faire et autrement. Et finalement quand je regarde bien j’en fais souvent plus que beaucoup de personnes qui n’ont pas de handicap
Donc accepter c’est, pour moi, regarder ce qui nous gêne, être capable de changer de point devue pour voir les choses différemment & développer sa créativité pour faire autrement.
Effectivement, l’acceptation est essentielle, mais très difficile, que ce soit par révolte (ce n’est pas juste ce qui m’arrive) ou par culpabilité: honte d’être malade, impression d’être sous-humain, ou stigmatisation par les médecins qui vous rappellent que vous n’avez pas mangé, bu, fait du sport, etc… comme vous auriez dû. Ce qui, par parenthèse, est vrai sur un plan épidémiologique, mais faux dans le privé: tout le monde a en tête un centenaire fumeur et buveur aussi bien qu’une personne mangeant bio et sobre à qui on décèle un cancer… Ton acceptation n’est pas résignation, c’est fondamental, tu prends ta réalité pour la vivre aussi belle et bonne que possible, en ne cherchant pas l’impossible. Tes années de méditation et de réflexion montrent ici leurs bienfaits. Je t’envoie mille pensées et affection, ça aide aussi 🙂
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et je suis particulièrement bien placée pour savoir que tu peux faire encore tellement de choses, différentes de celles que tu m’as dit que tu faisais « avant », mais des choses, crois-moi, tout aussi précieuses !
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Je ne sais pas trop quoi écrire mais j’ai comme un besoin de laisser un commentaire ici, souffrant moi-même de la même maladie.
Cela fait 7 fois que je tape un message que j’efface ensuite parce qu’en réalité je me sens comme un cheveu sur la soupe, encore une fois, je ne vais pas venir raconter ma vie ici 😉
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