Dans la nuit du 15 au 16 juin 1881, à St-Germain-en-Laye, un attentat anarchiste a lieu contre la statue d’Adolphe Thiers qui a été inaugurée récemment. Mais la bombe, qui est en fait une boîte de sardines remplie d’explosifs, ne provoque pas de dégâts sur la statue du tyran.
Ce premier attentat (manqué), inaugure en France l’ère de la « propagande par le fait ». Bien qu’il ait été réalisé par des compagnons anarchistes désireux de détruire ce symbole de la réaction versaillaise contre la Commune de Paris, cet attentat est en fait une provocation voulue par le préfet de police de Paris Louis Andrieux qui finançait également un journal anarchiste « La Révolution Sociale » avec les deniers public.
« Je connaissais ce complot plein d’horreur; je savais l’heure du départ pour Saint-Germain; je connaissais aussi l’heure du crime projeté.
Qu’allais-je faire?
Il fallait que l’acte fût consommé pour que la répression fût possible. »
Dans : Louis Andrieux « Souvenirs d’un préfet de police » (1885).
Mais le fait que cet attentat ne provoque pas de dégâts évitera aux compagnons d’être poursuivis par la justice.